Posted on 10 juin 2021
Il n’en reste que la cheminée et un grand terre-plein vide…
juste avant sa destruction j’ai eu cette chance de pouvoir y aller pour en figer quelques formes de son ancienne vie industrielle
Posted on 31 mai 2019
Abbatiale Sainte-Foy de Conques, vitraux de Pierre Soulages, lieu de passage sur le chemin menant les pèlerins jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle, cet endroit laisse rêveur et c’est sous une pluie battante que nous y sommes revenus pour faire les photos des vitraux. Je ne sais pas quelle peut-être la meilleure lumière pour imprimer sur le papier l’émotion qui se dégage de ce lieux, et finalement je me demande si comme souvent, ce n’est pas justement sous ces cieux sans soleil que toute la magie de l’image prend son sens. Tout est sombre et envoûtant, le moindre détail de lumière laisse deviner, par petites touches, l’architecture qui s’expose, qui se laisse deviner, l’ambiance est plombante mais en même temps pleine de douceur, de beauté, très certainement liée à cette spiritualité recherchée. Les vitraux, dans leur jeu de modernité, de rythme apportent quelque chose d’encore plus magique dans la pénombre de cette journée sans ciel.
F.L
Posted on 20 mars 2019
Petite ville espagnole enclavée en territoire français sur le plateau de Cerdagne, une petite ville où l’on passe parfois juste pour faire le plein d’essence, acheter de l’alcool ou des clopes, mais Llívia c’est autre chose, c’est une halte pour Héraclès d’après la mythologie grecque, un lieu de refuge au néolithique vers 3 000 av J-C, une ville pour les Romains après la deuxième guerre punique vers 200 avant J-C. En 116, la population se tape dessus, la ville est détruite et il va falloir attendre l’an 130 pour qu’Adrien décide de la reconstruire. Le temps coule doucement… Au VIIIe siècle la région est conquise par les Musulmans et la ville s’appelle Medinet-el-bab. En 759, Pépin-le-Bref les remercie et prend possession de la ville. Bon, n’étant pas historien, je vais faire un rapide passage sur toute la période, il est juste bon de noter que le 26 mai 1866, afin de clarifier le traité des Pyrénées signé en 1659, les Français et les Espagnols signent le traité de Bayonne donnant définitivement l’enclave de Llívia à l’Espagne.
Au fil de la promenade, les dates des bâtiments me surprennent à chaque fois, me touchent. Il y a comme une poésie sur ces demeures témoins des troubles de la Révolution française, de la guerre, de la montée du franquisme puis de l’ouverture à l’Europe.
Comme toujours les façades ont ma préférence. Je vais pouvoir, vu le nombre de photographies, tenter une exposition, un livre… j’aime vraiment ces murs qui ne laissent entrevoir notre modernité qu’ils nous faut chercher dans les détails.
Posted on 16 novembre 2018
Juste quelques photos d’un bord de mer où la lumière s’amuse avec les formes et les reflets. Sur la boite de diapositives, il est noté novembre 1997 et tout à coup tout revient, l’endroit, la plage, l’appareil photo avec lequel elles ont été prises, pourquoi j’étais là, tout revient en mémoire et j’adore ces petites découvertes que j’avais oubliées.
Posted on 16 novembre 2018
Parfois, sur le plateau de Cerdagne, le soir, le soleil aime jouer avec le jaune pour le plus grand plaisir des yeux. S’il existe un endroit où les couchers de soleil frisent la peinture c’est bien ici, mais peut-être aussi, que je les regarde différemment parce que c’est un peu chez moi….
Posted on 14 novembre 2018
Episode 5 : Col de la Bonette
On prend la M64, entre première et seconde, rarement troisième, afin de glisser entre les courbes de cette route qui, du début à sa fin, nous a totalement transportés par sa beauté, par son côté sauvage.
En sa cime, on hésite entre les montagnes du Pamir, de l’Atlas, ou autres lieux des Andes, une découverte éblouissante en cette période de l’année où la minéralité flirte avec les couleurs des mélèzes et l’aridité des sols. Un peu stressante également tant on se sent vulnérables.
Passé le col, on descend vers un tout autre paysage, plus abrupt. Ce qui frappe également ce sont, à une telle altitude, tous ces ouvrages de la ligne Maginot, cette succession de fortins, de casemates et de bunkers qui surveillent les cimes.
S’il est possible de s’arrêter pour bivouaquer sur des petites surfaces planes sur le versant nord, c’est plus difficile sur le versant sud… Il est préférable alors de descendre vers St-Dalmas-le-Selvage ou au-delà de St-Etienne-de-Tinée sur un petit spot magnifique au bord d’un torrent, où forcement seuls des petits camions et autres mythiques combis VW pourront accéder tant l’emplacement est réduit (merci à Parkfornight).
Mais laissons les photos rendre compte de la beauté des lieux…
(vous pouvez également retrouver l’épisode 1, épisode 2, épisode 3 et épisode 4 en cliquant sur les liens)
Posted on 11 novembre 2018
Monuments aux morts ou cénotaphes (monuments mortuaires n’abritant aucun corps).
Erigés par les communes après la guerre en hommage à leurs morts, tantôt sobres, tantôt lyriques, souvent faits avec peu de moyens car la France est alors un pays détruit, ruiné. Les photographies montrent leur diversité, mais elles veulent surtout faire partager l’émotion qui surgit à la lecture des noms gravés sur ces lieux de mémoire.
Bercés par la sonorité des beaux prénoms anciens, on voit apparaître les visages de ces jeunes gens partis défendre leur patrie, les photos de nos arrière-grands-parents, mais très vite ces images nostalgiques font place à l’horreur, à la douleur des familles, aux gueules cassées, aux corps amputés… On pense aux premières pages du roman « Au revoir là-haut » ou au très bel album de Pef, « Zappe la guerre » (Ed. Rue du Monde), et à ces soldats qui sortent de leur monument aux morts, découvrent la télévision… et, qui, à la vue des images des guerres actuelles se demandent le bien-fondé de leur sacrifice.
On se prend à rêver alors que tous les monuments aux morts sont des monuments pacifistes, tel celui du village de Gentioux-Pigerolles dans la Creuse, dont le maire, instituteur, revenu pacifiste de la guerre, avait fait graver au bas des noms : « Maudite soit la guerre »
Posted on 10 novembre 2018
Eyne, au-dessus de ce petit village des Pyrénées-Orientales, en remontant vers la vallée, il y a cette petite rigole qui, à flan de montagne détourne et collecte les eaux, épouse et joue avec les contours. Je n’ai jamais compris pourquoi j’avais cette attirance pour ce lieu, elle n’a rien d’exceptionnel, un mélange de zinc ou d’aluminium très très loin de la beauté des constructions en pierre. Pourtant elle est là, un chemin étroit en terre battue qui la longe. L’hiver elle n’est que glace, l’été son flux continu laisse une musique douce aux oreilles comme une caresse.
Peut-être que j’aime y aller, y flâner parce que sans cesse la lumière y change sur ses surfaces réfléchissantes, que la photographie y devient poétique, que les formes obtenues invitent à la suggestion tant optique que pariétale, que l’on frise la question de l’éphémère et du temps et que la photographie prend tout son sens dans ses qualités et ses capacités à introduire d’autres réels. Incorporer, disséminer, laisser l’image raconter d’autres histoires…
Posted on 4 novembre 2018
Anneau de la mémoire, le mémorial de Notre-Dame-De-Lorette, conçu par l’architecte Philippe Prost et l’historien Yves Le Maner, consiste en un anneau d’un périmètre de 345 m, pesant 300 tonnes, présentant en sa face intérieure 500 panneaux dorés (dont 499 gravés) d’environ 3 mètres de haut (trois mètres rappelant le déluge d’obus du conflit) sur lesquels sont inscrits les noms des soldats par ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, de grade ou de religion. Les noms sont inscrits avec des caractères de 12 millimètres de hauteur. Le premier de la liste est « A Tet », un Népalais de l’armée britannique, la dernière inscription mentionne « Zschiesche Paul », un Allemand.
La liste des noms de 579 606 tués sur les 90 kilomètres de front du Nord-Pas-De-Calais entre 1914 et 1918, représentant 40 nationalités, a été dressée à partir des données fournies par chaque nation, principalement grâce aux archives française, britannique et allemande…
Une partie du monument a été édifiée en porte-à-faux au-dessus du vide comme pour rappeler la fragilité de la paix…
Il ne célèbre pas les vainqueurs de la guerre mais évoque la souffrance de tous les combattants. D’un seul regard, on a l’incarnation de la mort de masse.
Le bilan humain du conflit s’élève à 9,5 millions de morts ou disparus dont 1,4 million de Français, 2 millions d’Allemands et 1,8 million de Russes. Parmi les grandes puissances, c’est proportionnellement la France qui est le pays le plus touché avec la mort de près d’un soldat sur cinq. La Serbie détient cependant le record avec près de 40% de son armée décimée. Selon l’historien Antoine Prost, il manque 1 million de morts non comptabilisés par les différentes armées : les prisonniers morts en détention, les soldats décédés des suites de leurs blessures après leur démobilisation ou encore ceux victimes de maladie. (1)
On compte environ 300 000 «gueules cassées» en Europe dont 15 000 en France. Ces blessés de la face et les mutilés deviendront les symboles d’une guerre particulièrement destructrice. (2)
Et dire qu’ils avaient l’âge de mon fils…